En Grande-Bretagne et en Andalousie, un mouvement de masse s’est développé contre l’amiante dans les écoles. John Mc Lean et Maria Angeles Guzman en font l’analyse. En France, des luttes tenaces ont eu lieu récemment. Jean-Noël Tardy, Olivia Bellanger (enseignants), Louis Boyard (lycéen), Lila (agent de service) et Didier Faure (maître d’oeuvre dans le BTP) en ont tiré les leçons, en direct ou par message filmé.

GRANDE-BRETAGNE :
85% des écoles amiantées

John McClean est le président de Juac (Join Union Asbestos Comitee), un mouvement crée en 2010 par les syndicats d’enseignants et ceux des agents techniques des écoles.

85% des écoles britanniques sont amiantées. Chaque école devrait avoir un plan de gestion amiante. En fait le personnel n’est pas informé.

Le Hse, organisme régulateur de la santé et la sécurité, a vu ses effectifs fortement réduits. Les écoles échappent au contrôle des autorités locales.

En 2013, le Juac a obtenu que le comité scientifique gouvernemental sur le cancer examine la vulnérabilité spécifique des enfants exposés à l’amiante.

Le Juac mène campagne pour une élimination progressive de l’amiante, avec une priorité pour les endroits où le matériau est dégradé. Il diffuse ses propres conseils pratiques aux écoles.

ESPAGNE :
L’Andalousie à la pointe du combat

Maria Angeles Guzman vit à Malaga. Elle est membre de l’Avida (victimes) et de l’Ampa (parents d’élèves).

En 2010 elle a rédigé un manifeste pour le retrait des matériaux amiantés du collège José Caldéron où étudiaient ses enfants.

Le mouvement a réuni enseignants, étudiants et surtout parents d’élèves, soutenus par des syndicats, des associations et des partis.

Il y eu des grèves de profs, des manifs, des campagnes de sensibilisation, des articles de presse... Le 5 juillet 2016, un accord historique a eu lieu avec le Conseil du Gouvernement andalou qui planifiera l’élimination progressive de l’amiante dans 220 collèges d’Andalousie .

L’accord prévoit : l’inventaire de l’amiante en place, un retrait total d’ici 2022, un budget de 60 millions d’euros et une priorité aux écoles les plus dangereuses.
Le combat s’est étendu à l’Andalousie, mais toute l’Espagne est concernée.

LYCEE G. BRASSENS :
L’arme du droit de retrait

Jean-Noël Tardy enseigne au lycée Brassens à Villeneuve-le-Roy (94). Construit en 1964, il contient une masse de matériaux amiantés.

Un droit de retrait avait été déposé en 2014 pour des dalles de sol dégradées, un autre en 2018 pour des flocages en mauvais état.

Les obstacles ont été nombreux : rétention d’informations, médiocrité du dossier technique amiante (DTA), doutes sur les mesures d’empoussièrement...

La lutte a fait bouger les choses.

Louis Boyard, président de l’Union nationale lycéenne, étudie au lycée Brassens.
Il raconte comment son syndicat a aidé les lycéens à prendre conscience du danger et à se mobiliser aux côtés des enseignants.

COLLEGE BALZAC :
Les surprises du DTA

Olivia Bellanger est prof au collège Balzac à Neuilly-sur-Marne. Des profs ont exercé leur droit de retrait. Ils ont obtenu le DTA qui contient des aberrations.

Lila Hamed est agent de service à Balzac. Elle a décapé à la machine des dalles de sol amiantées et s’inquiète pour sa santé.

Didier Faure est maître d’oeuvre et victime. Il a été présent dans toutes les dernières luttes d’île-de-France. Il tire les leçons de ces expériences très riches, où l’Addeva 93 a pu apporter son aide.