Près d’un demi-million de tonnes de déchets amiantés sont produites chaque année.
La réglementation distingue les « déchets libres » (colles, flocages, faux-plafonds) devant être expédiés dans des installations de stockage de déchets dangereux (ISDD), et les « déchets liés », (ardoises, couverture de fibrociment...), qui peuvent être envoyés dans des installations de stockage de déchets non dangereux (ISDND).
Pour les éliminer deux solutions existent aujourd’hui : l’enfouissement ou la vitrification.

L’enfouissement est le plus répandu et le moins couteux (de 100 à 350 euros la tonne). Il a l’inconvénient de stocker tel quel et en très grandes quantités un matériau dont les effets cancérogènes perdureront.

La vitrification consiste à chauffer à très haute température les déchets sous l’action d’une torche à plasma qui détruit les fibres d’amiante. Ce procédé a l’avantage de transformer l’amiante en matériau inerte, réutilisable dans la construction de routes. Il a l’inconvénient d’être coûteux (de 200 à 4000 euros)et très énergivore. Il est mis en oeuvre à Morcenx, dans les Landes, par la société Inertam qui connaît aujourd’hui des difficultés financières.
Enfouir un matériau qui reste cancérogène n’est pas satisfaisant. C’est pourquoi il est important de développer la recherche sur de nouvelles filières, moins coûteuses et moins énergivores que la vitrification, capables de transformer l’amiante en matériau inerte.

Le Plan de recherche et développement amiante (PRDA) a lancé un appel à projets en janvier 2017 pour financer des procédés innovants pour traiter des déchets amiantés.

A Bergerac, le Cerader 24 porte depuis des années un projet local d’installation d’un pilote réalisant l’inertage par traitement chimique.

Selon les Cahiers techniques du bâtiment « le projet le plus avancé en France est le procédé Valmiante, développé par l’entreprise Somez, en partenariat avec le CNRS et l’Ademe. Ce dernier vise à traiter l’amiante blanche (chrysolite) par une voie biochimique : les fibres sont attaquées successivement par des bactéries puis un traitement à base d’acide faible. Une étape de purification permet d’éliminer le fer, chrome, nickel et autres métaux lourds issus des fibres et de neutraliser les produits de la réaction. »

Ce procédé semble bien adapté au traitement de l’amiante chrysotile (90 à 95% des déchets), mais inefficace contre les amphiboles (5% à 10% des déchets) Cette différenciation impose un tri préalable.

De nouveaux procédés thermochimiques seraient en voie d’industrialisation au Japon avec un traitetement thermique à plus basse température que la torche à plasma et un coût moindre.