Deux ex-dirigeants de la société bretonne Equantec Aeris, soupçonnés d’avoir trafiqué des expertises, ont été mis en examen en juin.
Des spécialistes... du copier-coller

Des spécialistes... du copier / coller

Equantec Aeris faisait des diagnostics (amiante, plomb, radon) pour des collectivités locales et des organismes publics : écoles, HLM, crèches, hôpitaux...

Elle avait des locaux dans une dizaine de villes et employait une soixantaine de personnes en France.

Rapports falsifiés

Selon le Télégramme de Brest, les gendarmes ont auditionné une centaine de personnes. Ils ont retrouvé des centaines de rapports d’expertise trafiqués, chez Naval Group à Brest, à l’école de chimie de Paris, à l’hôpital d’Abbeville, au CHU de Brest, dans des logements d’Eure Habitat, ou des commerces de l’Essonne...

Repérages fictifs

Les cadres de la société étaient spécialistes du « copier-coller ». La signature d’un technicien pouvait apparaître sur plus de 50 diagnostics datés du même jour. Au bas de plusieurs expertises on retrouvait la signature d’un salarié à une date où il était en vacances en Turquie en famille !

Des clients ont payé des prestations qui n’ont pas été effectuées.

Formations bâclées

Des attestations de formation étaient signées sur un coin de table, après quelques minutes de discussion.

Mesures d’air trafiquées

Des mesures d’air après travaux, prévues sur 24 heures, ne duraient que quelques heures. L’entreprise remettait au client une garantie du comité français d’accréditation (Cofrac) précisant que les locaux pouvaient être réoccupés sans danger.

Ouvriers en danger

Ces pratiques ont mis en danger la vie d’ouvriers qui ont cru travailler en sécurité sur des chantiers de rénovation ou de démolition, alors que l’amiante ou le plomb n’avaient pas été recherchés. Plusieurs administrations et collectivités clientes ainsi que le Cofrac vont se porter partie civile.

Les deux ex-dirigeants d’Equantec Aeris ont été placés en garde à vue, puis mis en examen pour faux et usage de faux, banqueroute, tromperie par le danger pour la santé humaine et harcèlement sur le personnel. Ils ont été placés sous contrôle judiciaire.