Dans le nord de la Corse comme en Nouvelle Calédonie des roches amiantifères affleurent à l’état naturel sur des parties importantes du sol. La pollution environnementale y est un problème majeur de santé publique. La densité de maladies dues à l’amiante en témoigne.
Or, dans ces deux îles, les pouvoirs publics ont fait preuve d’une remarquable passivité.

Malgré les résultats inquiétants des études épidémiologiques, malgré des mesures d’empoussièrement dépassant de très loin les valeurs limites réglementaires, aucune politique conséquente de prévention du risque amiante n’a été menée jusqu’ici.

En Corse, malgré l’octroi d’une subvention de l’ADEME, la mine de Canari, laissée à l’abandon par ses anciens exploitants, n’a pas été dépolluée. Les fibres continuent d’empoisonner le littoral. A Bastia, les promoteurs obtiennent des permis de construire sur des terrains amiantifères. Des entreprises du BTP bafouent les normes de sécurité. Il n’y a aucune décharge agréée capable de recevoir des remblais chargés d’amiante.

En Nouvelle Calédonie, malgré un taux de mésothéliomes dix fois supérieur à celui de la métropole, les seules mesures prises concernent la dépollution de certaines cases traditionnelles revêtues d’un enduit à base d’amiante. Mais l’omerta règne toujours sur la pollution générée par l’industrie du nickel et rien n’a été fait pour revégétaliser les anciennes mines à ciel ouvert.

Les mesures à prendre sont simples. Ce ne sont ni les idées ni les moyens qui ont fait défaut, c’est la volonté politique.

Les missions du Sénat et de l’Assemblée ont tiré un signal d’alarme. Il faut maintenant passer aux actes.



Article paru dans le Bulletin de l’Andeva N°21 (novembre 2006)