1) RENFORCER LE CONTRÔLE DES CHANTIERS DE DÉSAMIANTAGE

Deux années de suite, le ministère du travail a fait des campagnes de vérification avec des résultats identiques : les deux tiers des chantiers contrôlés étaient en infraction ! Rien n’a été fait pour remédier à cette situation.

Il y a moins de 100 entreprises spécialisées. Il suffirait de quelques inspecteurs ou contrôleurs spécialisés pour que tous les chantiers soient systématiquement et correctement contrôlés.

Nous avons le devoir de protéger ces ouvriers, à qui l’on demande d’effectuer un travail à risque pour éviter un risque à toute la population.
Le contrôle standard par l’inspection du travail ayant montré son inefficacité, le ministère du travail doit mettre en place un contrôle systématique des chantiers par des inspecteurs spécialisés.

2) PLACER LA QUALIFICATION DES OPERATEURS SOUS CONTROLE PUBLIC

La qualification des opérateurs de prévention du risque amiante se fait dans des conditions inacceptables. Les pouvoirs publics ont laissé la profession s’auto-organiser avec des dérives inévitables quand contrôleur et contrôlé se confondent.

Un exemple : le président de la commission AFAQ-ASCERT qui attribue la qualification des entreprises de désamiantage est en même temps ... le directeur de la plus grande entreprise de désamiantage ! On peut citer des cas, où le contrôlé est actionnaire du contrôleur et siège à son conseil d’administration...

Un tel système ne permet pas à ceux qui souhaiteraient simplement faire leur travail correctement, de le faire.

Les mesures de sécurité étant le coût principal d’un chantier, ces dérives ont bien évidemment des conséquences en terme de sécurité. La solution est évidente : il faut que la qualification soit octroyée sous la responsabilité des pouvoirs publics.

3) CENTRALISER LES DOSSIERS TECHNIQUES AMIANTE

Actuellement l’opacité règne à tous les niveaux, du repérage de l’amiante au désamiantage, ce qui rend impossible le contrôle par les personnes concernées. Le premier réflexe de la plupart des propriétaires d’immeubles est de cacher la réalité.

Pour assurer la transparence, il y a une mesure simple, déjà recommandée dans le rapport de Claude Got de 1998 : centraliser les résultats des « Dossiers Techniques Amiante » sur internet, afin que chacun puisse connaître l’état exact d’un bâtiment et les mesures prises.
Si nous voulons éviter que l’amiante continue de faire des victimes dans les décennies à venir - et c’est évidemment le premier objectif d’une association de victimes - nous devons obliger les pouvoirs publics à mettre en place, sous leur propre responsabilité, des systèmes efficaces pour délivrer une qualification à l’ensemble des acteurs de la prévention du risque amiante et pour contrôler que la réglementation est effectivement appliquée.


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva N°21 (novembre 2006)