Après plusieurs décennies d’exposition aux intempéries et au gel, la toiture en Fibrociment a subi un lent processus de décohésion : les composants de ce matériau, homogène à l’origine, ont commencé à se dissocier : Le ciment s’est partiellement désagrégé, libérant les faisceaux de fibres d’amiante qu’il emprisonnait.

Ce phénomène de décohésion, bien connu des professionnels, s’accélère quand ces toitures se couvrent de mousses végétales qui s’enracinent sur la partie superficielle de la plaque. Les photos révèlent un état de dégradation très avancé des toitures du CMMP. Elles montrent un double processus d’altération du matériau :
- vertical : formation de fissures et de trous (voir photo ci-dessus),
- horizontal : décollement de feuillets, restant dans certains cas accrochés aux mousses (voir photo ci-dessous).

Comme l’indique à juste titre le Guide de Prévention pour le traitement des matériaux non friables contenant de l’amiante élaboré par le Comité technique régional du BTP et édité par la Caisse régionale d’assurance maladie de l’Île-de-France, « compte tenu de leur état de vétusté, de leur état de dégradation et/ou compte tenu de la technique de retrait ou d’encapsulage des matériaux non friables contenant de l’amiante, des quantités importantes de fibres d’amiante peuvent être libérées lors de leur traitement. Il est alors nécessaire de mettre en oeuvre les dispositions applicables au traitement des matériaux friable ». La règle de base est alors le confinement de la zone de travail.


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva N°21 (novembre 2006)