Pierre Pluta, vice-président de l’Andeva rend hommage au courage des veuves et des victimes de l’amiante qui ont décidé de marcher toutes les trois semaines autour du Palais de Justice de Dunkerque.

Après la manifestation de l’an dernier qui a réuni près de 5000 personnes, l’ouverture d’une information judiciaire a été obtenue (une première en France) et la création d’une cellule amiante d’Officiers de Police judiciaire, à disposition des juges d’instruction. Tous les 6 mois se tiennent des réunions avec le Procureur adjoint de la République de Paris,en charge du pôle judiciaire de Santé publique pour faire le point. "les choses bougent, et vont continuer de bouger" .

Après la plainte de Condé-sur-Noireau, « nous nous sommes mis à espérer qu’enfin la justice allait passer et non pas classer. Le procès de l’affaire Alstom à Lille pour mise en danger de la vie d’autrui nous a conforté dans cette idée. »
Mais le doute revient très vite quand « dans ce même tribunal de Lille, une juge se permet d’humilier des victimes qui ont engagé des procédures pour faute inexcusable de l’employeur, en divisant par 10 voire par 15 le montant de leurs indemnisations. C’est inacceptable. Que penser de « ces hommes, ces femmes qui rendent de telles décisions au nom du peuple », en octroyant 3000 euros « pour les préjudices d’une personne reconnue en maladie professionnelle, alors qu’Alstom est condamné à verser 10 000 € à chaque salarié qu’il a exposé à l’amiante ? »

« Nous sommes là aujourd’hui pour exiger un véritable procès pénal de l’amiante, pour demander une révision de la loi Fauchon, mais aussi pour avertir que nous restons vigilants et mobilisés.

Chaque jour en France dix d’entre nous sont tués par l’amiante. Depuis la manifestation du 15 octobre 2005, plus de 3000 personnes sont mortes, tuées par l’amiante. Nous allons leur rendre hommage par un lâcher de ballons dont chacun représente une de ces victimes et en observant en même temps une minute de silence. Puisse chacun de ces ballons, au nom des victimes, porter très haut le message qui ferait enfin prendre conscience de l’absurdité qui consiste à privilégier les intérêts économiques d’une poignée d’individus sans scrupules au détriment de la santé et de la vie de toute une population. »


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva N°21 (novembre 2006)