« Une menace pour la santé publique ». C’est ce que conclut une étude sur les résultats des mesures d’empoussièrement.

Une étude parue dans l’International Journal of Occupational and Environmental Health. analyse les résultats d’une campagne de prélèvements d’air réalisés à l’intérieur des maisons, non loin des mines d’amiante de Thetford.

Ses résultats sont accablants : 15 des 28 échantillons d’air prélevés dans 26 maisons de Thetford Mines dépassaient, parfois de beaucoup, la valeur limite d’exposition fixée par les autorités américaines pour la pollution de l’air ambiant..

« Si ces maisons étaient des écoles américaines, elles seraient fermées jusqu’à ce que des mesures correctives aient ramené le niveau d’empoussièrement sous ce critère », écrivent les auteurs de cette étude.

Prélèvements dans la salle de séjour

«  Ces résultats d’analyses de l’air, du sol et de la poussière nous amènent à considérer que l’environnement dans la région de Thetford Mines est gravement pollué par l’amiante chrysotile. Nos échantillonnages d’air ont été pris dans la salle de séjour où les familles rencontrées passent le plus de temps. Nous considérons donc que cette pollution provient de l’environnement minier. Les haldes environnantes [tas de déchets miniers disséminés dans la ville], les résidus d’amiante utilisés dans les cours ou les entrées de maison, la poussière dégagée par les camions transportant des résidus nous sont apparus être les principales sources de pollution. »

L’AVAQ réclame
des mesures
immédiates

La surface des haldes est instable et n’est même pas recouverte d’une pellicule de protection. Parfois, des pans de ces tas de résidus s’effondrent, car les pentes sont abruptes. Cela dégage de la poussière. L’étude reproduit la photo d’un jeune roulant avec un véhicule tout terrain sur la pente d’une halde...

C’est l’AVAQ, l’association de défense des victimes de l’amiante au Québec, qui avait réclamé cette campagne de mesures. Elle réclame aujourd’hui des mesures immédiates pour stabiliser et recouvrir les haldes et permettre le relogement des personnes qui habitent ces maisons polluées ainsi que la poursuite de la campagne de mesures d’empoussièrement et son extension aux autres maisons.

Un rapport
« de bonne femme »

Le maire de Thetford Mines, Luc Berthold, a dénoncé cette étude qualifiée de « manoeuvre du lobby anti-amiante ».

Quant au ministre de l’Agriculture, Laurent Lessard, il a décroché la palme du sexisme, en qualifiant cette étude de « rapport de bonne femme » qui « jette encore du discrédit » sur sa région.

Deux mines sont encore exploitées dans la région de Thetford Mines : une mine souterraine, la mine Bell, (qui doit fermer dans six mois) et une mine à ciel ouvert.

Une troisième mine se trouve à Asbestos, à une centaine de kilomètres de Thetford.


Article paru dans le Bulletin de l'Andeva n°25 (Janvier 2008)