Au lendemain de la manifestation à Paris, l’association a réuni 300 personnes pour célébrer le dixième anniversaire de la première action en faute inexcusable de l’employeur à Mâcon.
12 victimes d’Eternit en colère


« On savait ! Tout le monde savait ! Et pourtant on a laissé faire. Tout le monde… sauf… douze victimes de « cet or blanc » : six malades du travail et six veuves des victimes de l’amiante d’Eternit. C’était il y a dix ans. Douze hommes et femmes en colère ! »

C’est par ces mots que commençait l’invitation lancée à cette réunion publique.

« Il y a dix ans, nous avons « emmené » devant le tribunal des affaires de la Sécurité sociale de Mâcon la société Eternit de Vitry-en-Charolais, coupable à nos yeux de nous avoir empoisonnés ou d’avoir fait mourir nos maris ».

« Quand je passe rue Joseph Cuvelier, dira l’un d’entre eux à Jacqueline Roz-Maurette, journaliste à Viva, je suis révolté qu’une rue de ma ville porte le nom du président des importateurs d’amiante et de l’usine d’Eternit dont il était fondateur »

Que de chemin parcouru en dix ans !

Claude Got, responsable de la mission amiante de 1997 à 1999, rappelle l’interdiction tardive de l’amiante.

Sylvie Topaloff et Jean-Paul Teissonnière rappellent le défi que constituait le procès de Mâcon et la brèche qu’il a ouverte.

Des milliers de procès ont été gagnés depuis par des victimes. La jurisprudence a évolué. Par ses arrêts du 28 février 2002, la cour de cassation a facilité la reconnaissance de la faute inexcusable, mais elle a aussi - paradoxalement - atténué la responsabilité financière de l’employeur fautif en mutualisant la charge de l’indemnisation.
Sergio Bonnetto, avocat des victimes italiennes de l’amiante et François Iselin, le représentant du Caova (le comité suisse d’aide aux victimes de l’amiante) ont souligné les enjeux du procès qui va s’ouvrir à Turin (voir pages suivantes).

Les grands responsables du groupe Eternit, qui savaient que les fibres d’amiante étaient cancérogènes, ne resteront pas impunis.Ceux qui ont semé la souffrance et le deuil dans des centaines de familles devront rendre des comptes aux victimes et à la Justice.


Article extrait du Bulletin de l’Andeva N° 25 (janvier 2008)