« En février 2006, nous étions une cinquantaine de riverains à porter à la connaissance de la DDASS de Haute Corse les dysfonctionnements sur le chantier de construction « les Terrasses du Belvédère ». L’inspection du travail a fait des contrôles et des arrêts de chantier. Le préfet a été informé.


Et pourtant, « ça continue » !

Les ouvertures de terres se font toujours ; tout le monde respire les poussières d’amiante qui s’échappent, les camions traversent les communes et les déblais de décharges sauvages sont réutilisés par des particuliers non avertis.

Parce qu’elles ont beaucoup d’argent et des appuis haut placés, les entreprises du BTP pensent qu’ elles sont au-dessus des lois et qu’elles peuvent empoisonner les travailleurs et la population sans être inquiétées outre mesure. Et quand une inspectrice du travail leur demande simplement de respecter la réglementation, ils multiplient les pressions pour la briser et l’obliger à quitter la Corse.

L’enfer blanc de Canari n’a donc pas servi d’exemple ! Combien de familles ont été brisées par le décès d’un salarié de la mine ou d’un docker ? Combien d’épouses qui ont lavé les bleus de leur mari, combien d’enfants qui ont grandi à côté de leur père sont aujourd’hui porteurs de maladies dues à l’amiante ?

Les responsables politiques d’aujourd’hui ne pourront pas dire « nous ne savions pas ».

Nous connaissons le travail formidable qu’a mené Madame Burdy depuis dix ans, avec compétence et courage, pour faire respecter la sécurité sur les chantiers du bâtiment, en terres amiantifères. Elle a fait des propositions concrètes pour améliorer la loi. Grâce à son action, des employeurs ont été condamnés par la Justice.

Nous n’admettons pas qu’elle soit harcelée et poussée à la mutation.
Nous posons la question : qui faut-il sanctionner ? Ceux qui bafouent la loi ou ceux qui agissent pour la faire respecter ?

Quel est le rôle d’un directeur départemental du travail ? Soutenir son inspectrice face aux pressions odieuses dont elle est l’objet ? Ou donner raison aux employeurs délinquants multirécidivistes en les débarrassant d’une gêneuse, dont le seul tort est de bien faire son métier ?

Les signataires de cette pétition ont tous respiré des poussières d’amiante. Certains d’ entre nous seront probablement parmi les prochaines victimes. Nous refusons que nos enfants soient contaminés par ce poison qu’est l’amiante.

Nous voulons témoigner de notre soutien à Madame l’inspectrice du travail.

Nous vous demandons, Monsieur le Directeur général du Travail, d’intervenir personnellement pour faire cesser immédiatement le harcèlement dont est victime Madame Burdy et faire en sorte qu’elle puisse simplement continuer à exercer ses missions en toute sérénité ».


Ce texte a été signé par 221 personnes à ce jour.


Article extrait du Bulletin de l’Andeva N° 25 (janvier 2008)