Une cellule subit des mutations, devient anormale et prolifère de façon
anarchique, en prenant l’avantage sur les autres.


Un processus lent et insidieux

Le cancer atteint au départ le cœur de la cellule, la molécule d’ADN porteuse des instructions nécessaires au fonctionnement de cette dernière.

La perturbation de ces instructions aboutit à une cellule anormale, agressive, qui prendra l’avantage sur les autres cellules. Cette transformation se fait par touches successives (on parle de mutations). Le processus va durer plusieurs années avant que la cellule ne soit opérationnelle en tant que cellule cancéreuse .

Le contact de la cellule avec des cancérogènes va provoquer ou favoriser la survenue de ces mutations.

La cellule devenue cancéreuse va proliférer. Cette multiplication de cellules anormales va peu à peu aboutir à la constitution d’une tumeur. Quand cette tumeur atteint la taille d’un centimètre — environ 5 ans après le début du processus — elle est déjà constituée de plus d’un milliard de cellules.

Dans le cas de l’amiante, la longue période entre l’exposition et la manifestation du cancer s’explique aussi par le fait que les fibres d’amiante sont capables de rester dans le poumon plusieurs dizaines d’années, ce qui prolonge leur nocivité.

Si on ne fait rien, la tumeur va envahir les tissus voisins. Le risque majeur est que les cellules cancéreuses se propagent dans le système lymphatique en envahissant les ganglions et qu’elles colonisent d’autres organes à distance (métastases).

Comment caractériser un cancer ?

Lorsqu’un cancer est mis en évidence dans un organe, il faut d’abord identifier son type histologique, pour savoir de quel tissu les cellules cancéreuses sont issues .

On procède à un examen anatomo-pathologique (examen au microscope d’un morceau de tissu prélevé, soit lors d’une biopsie, soit lors d’une intervention chirurgicale).

80 % des cancers touchent le tissu épithélial (ou épithélium) qui couvre la surface du corps humain et tapisse ses cavités internes. On les appelle des carcinomes.

Certains épithéliums forment des glandes qui secrètent des produits vers l’extérieur de la cellule. Les cancers développés à partir de ce tissu sont dénommés adénocarcinomes.

Quand un cancer est diagnostiqué, il faut évaluer sa taille et son extension.

On le classe selon sa taille ( T ), l’existence de ganglions atteints aux alentours ( N ) et l’existence de métastases ( M ). Cette classification TNM permet de déterminer des stades qui vont conditionner :
- le traitement, (chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie, selon les cas)
- Le pronostic, évalué statistiquement par la notion du taux de survie (pourcentage de malades encore en vie, par exemple à 5 ans).

Docteur Lucien Privet


Article extrait du Bulletin de l’Andeva N° 25 (janvier 2008)