« Il y a 3 ans, le 15 décembre 2004, avait lieu la première marche des veuves et des victimes de l’amiante avec l’Ardeva Nord - Pas-de-Calais autour du Palais de justice de Dunkerque.

Durant plus d’un an, toutes les trois semaines des veuves et des victimes de la France entière ont marché à nos cotés.
Le 28 janvier 2006, nous avons décidé une pause.

La loi Fauchon n’avait pas été révisée comme nous le voulions, mais nous avions obtenu satisfaction sur deux revendications : l’ouverture d’une information judiciaire au Pôle de santé publique et la création de cellules d’officiers de police judiciaire mis à la dispositions des juges d’instruction. Des rencontres régulières étaient prévues pour faire le point sur les affaires en cours.

Jusqu’au 3 octobre 2006, elles nous ont permis de constater qu’un travail important était réalisé : auditions, perquisitions, saisie de documents, mises en examen (la dernière étant celle du médecin du travail de l’usine de Condé-sur-Noireau).

De toute évidence il y avait une volonté d’instruire et de faire avancer les choses. Puis, durant un an, il n’y eu plus de rencontre. Le gouvernement a changé. Durant cette période la situation s’est détériorée : le pôle santé manque de moyens pour mener l’instruction.

En septembre 2007 nous avons alerté le cabinet de la nouvelle Garde des Sceaux.

Le procureur adjoint et la vice-présidente du tribunal ont adressé une note au cabinet.

En octobre, l’Andeva a écrit à Rachida Dati.

En décembre, l’Ardeva a écrit au Président de la République. Le 25 janvier nous attendions toujours une réponse.

Ce procès nous le voulons, nous l’attendons, nous l’exigeons, c’est une question de dignité. Les ouvriers aussi ont droit au respect et à la dignité .

10 morts chaque jour, 3 à 5000 morts par an, 100 000 morts à venir... Les responsables doivent rendre des comptes à la justice.


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva n°25 (janvier 2008)