Les magistrats du pôle de Santé publique chargés de l’instruction des plaintes pénales déposées par des victimes de l’amiante manquent cruellement de moyens.

Une situation qui n’a cessé de se dégrader depuis un an

Marie-Odile Bertella-Geoffroy, responsable de l’instruction des dossiers au pôle Santé publique tire le signal d’alarme : les moyens mis à disposition pour instruire le procès pénal de l’amiante sont absolument insuffisants.

La dégradation est évidente : avec les départs non remplacés, l’effectif mis à sa disposition à diminué de 40% ! Il faudrait une dizaine d’officiers de police judiciaire à plein temps sur le dossier de l’amiante, elle n’en a que quatre, et ils sont déjà mobilisés pour d’autres affaires de santé publique.

« Si l’on me donne ces moyens, il faudra deux ou trois ans, au mieux, pour boucler l’instruction », explique la magistrate. Mais, si les choses restent en l’état, l’instruction risque de s’éterniser et le procès d’être renvoyé aux calendes grecques…

« Sans moyens suffisants, il ne sera pas possible d’exploiter les documents saisis et le pôle santé publique deviendra une simple vitrine », dit Pierre Pluta.

« C’est là-dessus que tout va se jouer », estime Michel Ledoux, avocat des victimes. « Si l’on ne donne pas au pôle Santé les moyens de travailler, le procès fera pschitt... »


MARIE-ODILE BERTELLA-GEOFFROY JUGE D’INSTRUCTION

« Je n’ai plus personne pour enquêter . Si l’on ne me donne pas des moyens conséquents, il n’y aura pas de dossier solide. »
(le Télégram-me de Brest)


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva n°25 (janvier 2008)