J’ai 52 ans et je travaille depuis l’âge de 18 ans. Je suis métallier/chaudronnier de profession et de ce fait j’ai fait beaucoup de chantiers, aciéries, EDF (thermique et nucléaire), COGEMA/CGA (nucléaire, chimie). Ma carrière professionnelle, se déroulait très bien.
Mais le cauchemar a commencé au mois de février 2006 : après un prélèvement effectué dans un hôpital de Lyon, le résultat est tombé comme un couperet : mésothéliome pleural. Tout s’est effondré autour de moi. Arrêt de travail, demande de maladie professionnelle... en moins d’une semaine, je suis passé d’une vie de valide à une vie de malade, premier choc moral : se sentir à 52 ans inutile à la société, alors qu’on ne demande rien.

Mais un espoir s’ouvrit à moi. L’opération était envisageable : ablation de la plèvre. Bien sûr je n’ai pas hésité une seconde, mais la souffrance m’avait donné rendez-vous : souffrance de l’opération, souffrance d’une chimiothérapie intra-thermique, souffrance des séances de chimio et radiothérapie après l’opération.

Mais je me bats contre la maladie, je me dis que tout va bien, je vais garder mes enfants et surtout mon petit-fils. Je pense que la vie est belle, en en profitant au maximum.
Mais le cauchemar continue : lors d’un contrôle au scanner, on m’a découvert un cancer du rein. J’ai donc fait le même voyage vers Lyon, pour l’ablation d’un rein avec le même rendez-vous de la souffrance physique et morale, mais je dis à toutes les victimes de l’amiante : « gardez l’espoir et le moral ! ».

J’étais de tout coeur avec vous le 30 septembre 2006 : depuis mon lit d’hôpital, je regardais les infos à la télé qui ont parlé de notre manif.
J’ai été opéré du rein le 28 septembre 2006. Deux jours avant, ma fille et mon gendre m’ont emmené au stade Geoffroy-Guichard à Saint-Etienne distant de 150 kilomètres de mon domicile pour assister à un match, étant supporter des Verts. Ce moment a été un réel bonheur, malgré la souffrance de ma première opération. J’ai souffert, oui, mais je me suis senti une âme de jeune de 20 ans en train d’encourager cette équipe qui me fait rêver depuis 30 ans, quand j’étais en pleine forme physique.
C’est pour cela que le moral a un grand rôle contre la maladie. Il ne faut surtout pas décrocher et penser à l’avenir qui sera fait de plein de bonnes choses.

« Il faut continuer à se battre, et ensemble nous vaincrons ».

Je tiens à remercier chaleureusement M. Maurin Jean-François du CAPER 07 qui s’est occupé de mon dossier d’indemnisation et qui a été toujours présent à mes questions sur mon dossier.

« Le combat est dur, mais l’espoir est plus fort »

Alain ROUSSET
(Pierrelatte)


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva N°22 (avril 2007)