La convention de Rotterdam se réunit tous les deux ans pour mettre à jour la liste des produits dangereux (liste PIC). Elle se réunira à Rome en octobre.

L’inscription d’un produit sur cette liste n’est pas synonyme d’interdiction. La Convention impose simplement qu’aucun produit qui y figure sur la liste annexée ne puisse être exporté sans que le pays récepteur ait été dûment informé des dangers potentiels liés au produit et qu’il ait donné son consentement en connaissance de cause.

L’interdiction d’un produit par deux pays de régions différentes membres de la convention déclenche automatiquement une demande d’inscription sur la liste PIC. Les Parties doivent ensuite décider de l’inscription ou non du produit.

Cinq variétés d’amiante figurent sur la liste PIC (l’actinolite, l’anthophyllite, l’amosite, la crocidolite et la trémolite), mais le chrysotile, principale variété d’amiante, responsable de plusieurs centaines de milliers de décès, n’y figure toujours pas.

Par deux fois, en 2004 et en 2006, son inscription a été mise à l’ordre du jour de la conférence bisannuelle de la Convention de Rotterdam, qui réunit des représentant d’une centaine de pays.

Par deux fois, cette inscription s’est heurtée à un tir de barrage des pays producteurs (Chine, Russie, Canada), qui a réussi à la bloquer.

En 2006, L’Andeva et le Comité anti-amiante Jussieu ont dénoncé cette ignominie : « Qu’un produit tuant plus de 200 000 personnes par an, interdit dans une trentaine de pays, dont le Bureau International du Travail et l’Organisation Mondiale de la Santé recommandent le remplacement, ne puisse pas être inscrit dans la Convention de Rotterdam, est un véritable crime contre la santé et la vie des peuples de la planète. En légalisant la désinformation sur les risques d’un produit mortifère, elle tourne le dos aux objectifs proclamés de la Convention de Rotterdam. »

Les pays producteurs veulent rééditer ce blocage. Il faut les en empêcher.

Un appel international au premier ministre canadien a été lancé (voir en dernière page). Il a déjà recueilli de nombreuses signatures.

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Article paru dans le bulletin de l’Andeva n°27 (septembre 2008)