Profitant de la venue du secrétaire d’État à l’Outre-mer, l’ADEVA NC a fait le point sur son action. Elle commence à porter ses fruits.

« L’omerta dont souffraient les maladies dues à l’amiante est en passe d’être levée », explique André Fabre, son président. Le problème est aujourd’hui largement évoqué dans les medias calédoniens.
« Avant la création de l’association, aucune maladie professionnelle due à l’amiante n’était reconnue. Aujourd’hui la CAFAT verse chaque année plus de 13 millions d’indemnités aux victimes.
 
Mais nous sommes toujours dans l’attente de l’indemnisation par le Fiva réclamée par l’Adeva NC et par l’Andeva depuis des années. Le cabinet d’Yves Jego, le secrétaire d’Etat à l’Outre-Mer, nous a annoncé qu’un train d’ordonnances allait sortir très prochainement. Si cette information est confirmée, on peut espérer que les victimes calédoniennes soient indemnisées par le Fiva en 2009. »

Ici, la prévention a pris un retard phénoménal : «  L’ amiante qui a été interdit en 1997 en métropole ne l’a été qu’en 2007 en Nouvelle Calédonie. Dix ans après ! »

Pendant des années, l’unique source de pollution évoquée dans les études publiées fut le Pö, un enduit à base d’amiante utilisé pour badigeonner les murs des cases.

André Fabre s’est battu seul, à contre-courant pour faire admettre que l’industrie du nickel était responsable d’une grande part des contaminations (amiante et nickel étant géologiquement liés).

« Aujourd’hui la reconnaissance de la présence d’amiante dans le minerai de nickel est avérée, poursuit André. En octobre 2008 Jean-Luc Boulmier du Bureau des études géologiques et minières (BRGM) a fait une restitution de la mission d’expertise indépendante sur l’amiante dans la chaîne de production minière. Il a confirmé la présence d’amiante. Il a dit aussi que les travailleurs du nickel devaient être assimilés à des travailleurs de l’amiante. »

Reste à en tirer toutes les conséquences en matière de prévention, pour protéger les salariés et la population. Dans ce domaine on est encore loin du compte, mais l’Adeva NC est devenue aujourd’hui un acteur incontournable, dont la vigilance est toujours en éveil.
Elle intervient dans une caserne de pompiers où des travaux de peinture sont prévus sur des matériaux amiantifères. Une « cellule de crise » est immédiatement mise en place. Elle alerte sur la présence d’amiante dans des locaux de la Direction de l’industrie des mines et de l’énergie. Ces locaux sont condamnés… Elle obtient le désamiantage du Club Med et de bâtiments dans la vallée des colons, à proximité d’une école… « Grâce à l’association, les choses ont commencé à bouger, conclut André. Elle peut être fière de son bilan ».


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva n°28 (janvier 2009)