10 personnes meurent chaque jour, tuées par l’amiante. Le danger était connu depuis plus d’un siècle. Des fautes graves ont été commises : fautes des industriels de l’amiante qui ont privilégié leurs intérêts économiques au détriment de la santé des populations, fautes des employeurs déjà maintes fois condamnés par les tribunaux civils, fautes des pouvoirs publics qui ont laissé faire au lieu protéger les salariés et la population, fautes de certains médecins du travail qui ont failli à leur mission ou des « experts » qui apportèrent une caution à la prolongation de l’usage « contrôlé » de l’amiante...

Si les victimes de l’amiante veulent un procès pénal, ce n’est pas pour « couper des têtes », mais pour que toutes les leçons de cette catastrophe sanitaire soient tirées, afin d’en éviter d’autres. La Justice doit rechercher et juger les responsables.

Les veuves et des victimes de Dunkerque réclamaient, avec toutes les associations de l’Andeva, le regroupement des plaintes au pôle de santé publique à Paris, l’ouverture d’une information judiciaire, la création d’une cellule amiante d’officiers de police judiciaire et la révision de la loi Fauchon.

Grâce à leur formidable mobilisation, les trois premières revendications ont été obtenues, mais les moyens humains et matériels mis en œuvre restent insuffisants. Ils doivent être augmentés, pour assurer une instruction de qualité dans un délai raisonnable.

Pierre Pluta


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva n°28 (janvier 2009)