L’amiante peut provoquer des cancers du larynx et des ovaires

- C’est la conclusion d’une étude récente faite par 27 experts internationaux à la demande du Centre international de recherche sur le cancer (le CIRC)
- L’Andeva demande que les tableaux de maladies professionnelles et les modalités de suivi médical des personnes exposées à l’amiante en tiennent compte

Un groupe de travail, composé d’experts internationaux de différentes disciplines a travaillé du 16 au 24 mars dernier à réévaluer, à partir d’études scientifiques publiées ces dernières années, le risque de cancers dus à l’exposition à l’amiante pour différents organes.

Les révélations
de la revue
Santé-Travail

La revue Santé Travail a, la première, rendu public les résultats de cette étude : pour le larynx et les ovaires, l’amiante serait un cancérogène « avéré », c’est à dire présentant une « évidence épidémiologique suffisante ».

Un effet cancérogène possible dû aux fibres d’amiante a également été considéré comme plausible pour le cancer colo-rectal, avec une évidence « limitée », mais très fortement suggestive. De même, le cancer du pharynx et de l’estomac sont considérés comme possiblement liés à une exposition à l’amiante, mais avec une évidence plus « limitée ».

Un article
du Lancet

Un article de la revue Lancet apporte des précisions sur les conclusions de ce groupe de travail composé de 27 scientifiques de huit pays.
L’article rappelle « qu’on estime que 125 millions de personnes sont toujours exposées à l’amiante sur leur lieu de travail » et que « Bien que l’utilisation de l’amiante ait été interdite ou encadrée dans la plupart des pays industrialisés, son utilisation continue à augmenter dans certaines régions d’Asie, d’Amérique du Sud, ou de Russie »

Des preuves
suffisantes existent

L’article indique que « Les études épidémiologiques montrent de plus en plus un lien entre toutes les formes d’amiante (chrysotile, crocidotile, amosite, trémolite, actinolite et anthophyllite) et les risques de cancer du poumon et de mesothélomes. Bien que des différences d’incidence de ces différentes substances soient encore débattues la conclusion fondamentale est que toutes les formes d’amiante sont cancérigènes pour l’homme. Les substances minérales (comme le talc ou la vermiculite) qui contiennent de l’amiante devraient aussi être considérées comme cancérigènes pour l’homme.

Des preuves suffisantes existent désormais pour montrer que l’amiante cause des cancers du larynx et des ovaires.
Ainsi une analyse de cohortes a montré un risque relatif de cancer du larynx de 1.4 (Intervalle de confiance à 95% 1.2-1.6) pour n’importe quel type d’exposition à l’amiante. Avec différentes mesures d’exposition, le risque relatif d’une exposition forte par rapport à aucune exposition était d’au moins 2.0 (1.6-2.5).

Des cohortes de femmes qui étaient fortement exposées à l’amiante sur leur lieu de travail ont aussi montré un accroissement des risques de cancer des ovaires, comme par exemple chez des femmes qui au Royaume-Uni avaient fabriqué des masques à gaz durant la 2e guerre mondiale.

Les études montrent que l’amiante peut s’accumuler dans les ovaires des femmes qui y ont été exposées.

Le groupe de travail a classifié le lien entre amiante et cancer colorectal comme « limité » même si les membres étaient divisés sur le fait de dire que les preuves étaient suffisamment fortes pour classifier le risque comme « suffisant ». Les preuves sont également « limitées » pour les cancers du pharynx et de l’estomac. »

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Article paru dans le bulletin de l’Andeva n°30 (septembre 2009)