De Loire atlantique

« Nous sommes partis à deux heures du matin de chez nous, explique Roland , de l’Addeva 44. L’amiante c’est la grande catastrophe du XXe siècle, et il faut en faire un symbole, pour que plus jamais les employeurs ne s’octroient un permis de tuer, et que jamais un tel drame ne se reproduise. C’est pour cette raison que nous sommes là aujourd’hui. »

De Normandie

« Il faut donner des moyens au pôle de santé publique, dit Maurice, venu avec une délégation de 120 personnes de l’Aldeva. Dans notre département, toutes les familles sont touchées. Tout le monde a perdu quelqu’un de sa famille des suites d’une maladie due à l’amiante. C’est pour cela que nous avons tenus à venir si nombreux. »

« Nous sommes solidaires des juges d’instruction. Il faut que cette instruction aboutisse,
 ajoute Gaston, de l’Addeva 76.

Du Nord

« Nous sommes 150, venus avec 3 cars, explique Martine du Caper Thiant. Pourquoi avons-nous un tel retard, puisque le procès a déjà commencé à Turin ! L’indemnisation est nécessaire, mais il faut que les employeurs coupables soient jugés. Sinon, cela signifierait que la justice est à deux vitesses. »

D’Ardèche

« J’ai perdu mon mari d’une maladie de l’amiante, raconte Jacqueline, qui manifeste aux côtés de l’Aldeva. Jean-Claude était plombier. J’attends qu’il soit reconnu en maladie professionnelle.
Nous devons de grandes avancées aux veuves de Dunkerque et c’est normal de venir les soutenir. »

De Chauny

« Nous sommes 71 a être venus en car . Nous sommes partis à 9 heures, explique Claude. Nous apportons un soutien inconditionnel à Pierre Pluta. Il faut absolument qu’un procès ait lieu."

De Paris

Dans le car de l’Addeva 93, parti de La Courneuve, Jean, ancien chauffagiste, est venu avec Antoinette sa femme. « On floquait les chaufferies à l’amiante. On m’avait d’abord vaguement parlé d’une plaque pleurale. En 1998 j’ai été renversé par une moto. On a diagnostiqué un mésothéliome. J’ai été opéré. Cet accident m’a sauvé la vie ! Aujourd’hui je me bats pour les autres comme je me suis battu pour que l’on reconnaisse mon taux d’invalidité. »

Le mari de Jeannine, est décédé d’un cancer du poumon. « Alain travaillait dans l’importation de machines. Il nettoyait l’amiante à la soufflette ! Beaucoup de ses collègues ne sont plus là ou sont malades. Je viens à Dunkerque parce que je pense capital qu’un grand procès de l’amiante ait lieu. C’est capital pour faire son deuil que les coupables soient punis. La vie de nos maris a été brisée, et notre vie à nous les veuves a été tellement bouleversée. »

« Jean-Paul, était atteint d’un mésothéliome, explique Annie. Il a fait divers métiers, puis a travaillé à la Préfecture de Police. Sa maladie n’a jamais été reconnue en maladie professionnelle. L’indemnisation des victimes c’est important, mais ce n’est pas suffisant. Il faut que les responsables soient punis. Pour moi, l’amiante, c’est comme un attentat. Notre vie a été détruite ! »

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Article paru dans le bulletin de l’Andeva n°30 (septembre 2009)