Une nouvelle fois après la période des vacances, l’heure est à la mobilisation, après l’action nationale du 20 juin dernier à Dunkerque.

Nous vous appelons à venir manifester le 10 Octobre 2009 à Paris, pour que toutes les victimes de l’amiante obtiennent enfin le procès pénal qu’elles attendent depuis si longtemps.

Il ne peut y avoir des dizaines de milliers de vies brisées par l’amiante, sans qu’il n’y ait aucun coupable. La justice doit rendre son verdict, les responsables doivent rendre des comptes. Les empoisonneurs doivent être jugés. On n’a pas le droit de s’enrichir en sacrifiant la vie des êtres humains. 
Chaque jour, 10 à 15 personnes meurent de l’amiante.

Le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) vient de le confirmer : l’amiante cause non seulement des cancers du poumon et de la plèvre, mais aussi du péricarde, du péritoine, du larynx, des ovaires, du côlon... Le nombre réel de victimes est sans doute encore plus élevé que les estimations déjà publiés.

Le procès pénal de l’amiante doit avoir lieu. Il faut que tous les enseignements de ce drame soient tirés pour demain. Plus un seul salarié ne doit être au contact de produits dangereux pour sa santé et sa vie. Nos enfants, nos petits enfants ne doivent pas connaître une nouvelle catastrophe sanitaire comme celle de l’amiante. C’est pour cela que nous demandons que justice soit faite.

L’instruction dure aujourd’hui depuis 13 ans. Pour qu’elle se termine dans les meilleurs délais, il faut donner aux magistrats du pôle de Santé publique les moyens qui leur font aujourd’hui défaut, à commencer par un nombre suffisant d’officiers de police judiciaires.

Il faut aussi mettre en échec le projet de suppression du juge d’instruction annoncé par le président de la République en début d’année.

La commission parlementaire créée après l’affaire Outreau était opposée à cette mesure. Elle avait fait d’autres propositions pour améliorer la qualité de l’instruction. Si le système judiciaire dysfonctionne, c’est d’abord parce que ses moyens insuffisants. La France est au trente-cinquième rang des pays européens (sur 43) pour les dépenses consacrées à la justice.

Pourtant des moyens il y en a dans ce pays, lorsqu’il s’agit d’aider un banquier ou un industriel, même si l’on nous dit que les caisses sont vides. Tout cela est affaire de volonté politique.

Si le juge d’instruction disparaît, demain nous risquons de ne plus avoir de justice indépendante en France. Confier l’instruction au Parquet, qui dépend directement du pouvoir en place, c’est risquer de voir le dossier de l’amiante et tous les dossiers sensibles finir au panier.

N’oublions pas que, pendant plus de dix ans, pas un seul Procureur de la République n’a pris l’initiative d’engager une seule poursuite, pour chercher les responsables d’une catastrophe qui va causer 100.000 morts. Pourquoi agiraient-ils de façon différente demain ?

En Italie, pour la première fois au monde, s’ouvrira le 10 décembre 2009 le procès engagé par 2900 victimes de l’amiante contre des dirigeants d’Eternit. Ce qui est possible en Italie doit l’être en France. Nous vous invitons a participer à la manifestation nationale organisée par l’Andeva le samedi 10 octobre 2009 à 14 heures à Paris.

Le président
Alain GUERIF

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Article paru dans le bulletin de l’Andeva n°30 (septembre 2009)