L’Institut national de la santé publique du Québec (INSPQ) a publié 15 rapports démontrant que même au Québec l’amiante est utilisé dans des conditions dangereuses pour les salariés.

« Quand le Québec ne parvient pas lui-même à mettre en pratique les méthodes de « l ‘utilisation sécuritaire » de l’amiante, peut-il sérieusement s’attendre à ce que les pays en développement y arrivent, alors que ces pays manquent de ressources et n’ont pas de réglementation ni les avantages technologiques dont a profité le Québec ? », se demandent-ils.

Ils s’étonnent que le gouvernement « communique aux pays en voie de développement que l’exposition à une fibre d’amiante chrysotile par par centimètre cube d’air (1 f/cc) est parfaitement sécuritaire pour la santé (…) 
Il est choquant de penser que le gouvernement du Québec puisse approuver un niveau d’exposition pour les personnes d’outre-mer qui soit dix fois plus élevé que le niveau autorisé par toutes les autres provinces du Canada, les Etats-Unis, l’Union Européenne et d’autres pays occidentaux et cent fois plus élevé que le niveau d’exposition autorisé en Allemagne, en Suisse et en Hollande ».
Les signataires dénoncent les « informations trompeuses de l’industrie » qui n’ont « plus aucune crédibilité » et le soutien du Québec aux pseudo-experts de l’Institut du Chrysotile.
Ils demandent que cessent les pressions et les menaces contre les scientifiques. Au Québec, l’Institut national de la santé publique (INSPQ) a été qualifié de « petite bande de Talibans » par Bernard Coulombe, président de la mine d’amiante Jeffrey. Les signataires dénoncent les tentatives de « mettre sous le boisseau » des études sur les dangers de l’amiante. Ils rappellent qu’en 2007 « l’Institut du Chrysotile du Québec a entamé une procédure de justice en France, à l’encontre de l
’Association nationale des victimes de l’amiante (ANDEVA), (…) pour annuler ensuite son recours juste avant l’ouverture du procès en mars 2009, l’Andeva ayant refusé de se laisser intimider ».
Ils dénoncent aussi le sabotage réussi de la Convention de Rotterdam par le gouvernement et l’Institut du Chrysotile : « En vertu de la loi canadienne, l’amiante chrysotile est défini pour être une substance dangereuse, mais le gouvernement du Québec a réussi à empêcher l’extension de cette définition au droit international sur l’environnement, comme si toutes les vies ne requéraient pas la même protection que celle des Canadiens ».

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Article paru dans le bulletin de l’Andeva n°32 (mars 2010)