Trois campagnes de contrôles
des chantiers, un bilan préoccupant

En 2006, pour la troisième année consécutive, une campagne nationale de contrôles des chantiers de retrait d’amiante a été menée par les inspecteurs du travail.

Sur 936 chantiers visités, on comptait alors 141 retraits d’amiante friable, 479 de toitures en amiante-ciment, 214 de dalles vinyl-amiante, et 200 de canalisations en amiante-ciment.

Dans 76 % des cas, des anomalies ont été constatées, Elles ont donné lieu à 68 procès verbaux,
86 arrêts de chantiers,
4 mises en demeure, 8 injonctions et
521 observations.

 


Ce que dit le Code du Travail

Article L4731-1

Sur un chantier du bâtiment et des travaux publics, l’inspecteur du travail peut prendre toutes mesures utiles visant à soustraire immédiatement un salarié qui ne s’est pas retiré d’une situation de danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé, constituant une infraction aux obligations des décrets pris en application de l’article
L. 4111-6, notamment en prescrivant l’arrêt temporaire de la partie des travaux en cause, lorsqu’il constate que la cause de danger résulte :

1° Soit d’un défaut de protection contre les chutes de hauteur ;

2° Soit de l’absence de dispositifs de nature à éviter les risques d’ensevelissement ;

3° Soit de l’absence de dispositifs de protection de nature à éviter les risques liés aux opérations de confinement et de retrait de l’amiante.

Le contrôleur du travail peut également, par délégation de l’inspecteur du travail dont il relève et sous son autorité, mettre en oeuvre ces dispositions.

Article L4731-2

Si, à l’issue du délai fixé dans une mise en demeure notifiée en application de l’article
L. 4721-8 et après vérification par un organisme mentionné à cet article, le dépassement de la valeur limite de concentration d’une substance chimique cancérogène, mutagène ou toxique pour la reproduction persiste, l’inspecteur du travail peut ordonner l’arrêt temporaire de l’activité concernée.

Le contrôleur du travail peut également, par délégation de l’inspecteur du travail dont il relève et sous son autorité, mettre en oeuvre ces dispositions.

Article L4731-3

Lorsque toutes les mesures ont été prises pour faire cesser la situation de danger grave et imminent ou la situation dangereuse ayant donné lieu à un arrêt temporaire de travaux ou d’activité, l’employeur informe l’inspecteur du travail ou le contrôleur du travail.
Après vérification, l’inspecteur du travail autorise la reprise des travaux ou de l’activité concernée.
Le contrôleur du travail peut également, par délégation de l’inspecteur du travail dont il relève et sous son autorité, mettre en oeuvre ces dispositions.

Article L4731-4

En cas de contestation par l’employeur de la réalité du danger ou de la façon de le faire cesser, notamment à l’occasion de la mise en oeuvre de la procédure d’arrêt des travaux ou de l’activité, celui-ci saisit le juge judiciaire dans des conditions déterminées par voie réglementaire.

Article L4731-5

La décision d’arrêt temporaire de travaux de l’inspecteur ou du contrôleur du travail prise en application du présent chapitre ne peut entraîner ni rupture, ni suspension du contrat de travail, ni aucun préjudice pécuniaire à l’encontre des salariés concernés.

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Article paru dans le bulletin de l’Andeva n°32 (mars 2010)