« Enfin ces bâtiments vont disparaître ! dit Georges, président d’Allo Amiante. Depuis la création de notre association, 18 de nos camarades qui avaient travaillé dans ces ateliers sont décédés de l’amiante, 16 disparitions auxquelles il faut ajouter plus de 200 dossiers porteurs de pathologies plus ou moins graves… » .

Les premiers ateliers ont été installés dans des bâtiments en bois en 1854, à côté de la gare.

L’amiante fut largement utilisé à la SNCF

« Dans les années 1970, raconte Georges, près d’un millier d’employés travaillaient dans ces bâtiments. L’amiante était alors largement utilisé par la SNCF, dans ses bâtiments et sur son matériel roulant. »

La disparition et le remplacement progressifs d’une partie du matériel roulant au profit du TGV, ont entraîné une baisse d’activité jusqu’à la fermeture en janvier 1995.

Suivirent alors treize années d’une lente dégradation où le site fut livré aux herbes folles et aux intempéries.

En 2007 un incendie a détérioré une partie des bâtiments mettant aux quatre vents fumées et poussières d’amiante en grande quantité.
L’association et les syndicats, avaient alors alerté les autorités régionales de la SNCF et du Travail.

Un chantier de grande ampleur

Aujourd’hui, pour les opérations de déconstruction et de désamiantage, c’est RFF (Réseau ferré de France) qui est le maître d’ouvrage du chantier.

Les travaux devraient durer six mois, avec plusieurs séquences : préparation, désamiantage, déconstruction, chargement et transport, finition.

Dix sept-bâtiments sont concernés, 486 tonnes de matériaux amiantés devraient être éliminés.

Un chantier de cette ampleur ne peut être assuré que par des entreprises hautement qualifiées, car il impose des mesures de sécurité draconiennes non seulement au niveau des travaux, mais aussi au niveau du transport et de l’élimination des déchets.

Le choix de confier le traitement des déchets à la société INERTAM permet de s’assurer qu’ils seront définitivement neutralisés et transformés en matériau inerte.

Motivés pour veiller à la sécurité du chantier

Les adhérents d’Allo Amiante et les élus du CHSCT, qui ont vu tant de salariés de ces ateliers contracter des maladies dues à l’amiante sont particulièrement motivés pour veiller à la sécurité de ce chantier.

« Nous nous sommes posés des questions : Comment garantir la sécurité pour les salariés qui travaillent à proximité au restaurant d’entreprise au parking ?

Comment garantir une absence de risques pour les riverains ?
Pour obtenir des réponses à nos interrogations, nous avons saisi tous les organismes impliqués dans cette opération : le maître d’ouvrage, la direction régionale, la caisse régionale pour la sécurité des opérateurs, mais aussi la mairie de Bordeaux pour la sécurité des populations environnantes.
Nous sommes tous satisfaits de voir les travaux commencer, mais nous avons une pensée émue pour nos collègues et anciens collègues fauchés par la maladie, qui ne pourront pas les voir. »


LES TRAVAUX

- 17 bâtiments concernés

- 26.769 m2 de surface au sol

- 17 bâtiments à désamianter

- 14 à déconstruire en totalité ou en partie

- 3 à conserver après consolidation des charpentes et toitures

- 486 tonnes de matériaux amiantés

- 19800 tonnes de déchets inertes,

- 1100 tonnes de bois à éliminer

Le conditionnement et le transport des déchets seront réalisés par voie ferroviaire.

Les 486 tonnes de déchets amiantés seront dirigées vers le site INERTAM de Morcenx, où l’amiante sera transformé en matériau inerte par une torche à plasma.

Commencés en juin, les travaux devraient être finis en décembre.

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Article paru dans le bulletin de l’Andeva n°36 (septembre 2011)