Des ouvriers exercent leur droit de retrait et poursuivent l’employeur pour « mise en danger d’autrui »

Des ouvriers de Gerlero, entreprise de démolition de la région toulousaine ont cessé le travail en mai dernier, en déposant un droit de retrait pour dénoncer la présence d’une décharge sauvage d’amiante sur leur site : sacs de gravats amiantés éventrés, plaques d’amiante-ciment cassées... 500 tonnes de déchets stockés illégalement dans l’établissement, au lieu d’être déposés dans un centre agréé.

La médecine du travail a signalé un « danger grave et imminent pour les salariés présents sur ce site mais aussi pour les riverains ».

Un rapport de l’inspection du travail a noté que des ouvriers reconditionnent des matériaux amiantés avec des « protections individuelles non appropriées ».
Le syndicat CGT de la construction a dénoncé cette situation scandaleuse et diffusé un tract à la population.

La brigade de gendarmerie de Toulouse enquête. L’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp) est saisi.

La préfecture de Haute Garonne a mis en demeure l’entreprise d’éliminer les déchets et de les transférer dans des installations agréées. Si l’employeur ne s’exécute pas, la loi autorise le préfet à faire lui-même réaliser ces travaux aux frais de l’employeur.

Une réunion d’information a été organisée à la salle des fêtes, avec des conseillers municipaux, des représentants de la Fnath et de l’organisme professionnel de prévention du BTP. Des riverains ont signalé que des enfants allaient jouer sur ce site.
Des Saint-albanais ont créé l’association « Saint-Alban 31, dépollution amiante.

L’union locale de la CGT Construction Toulouse nord et France Nature Environnement Midi-Pyrénées ont porté plainte pour « mise en danger de la vie d’autrui ».

D’autres pratiques illégales ont été évoquées : pyralène sur le site de Saint-Alban, enfouissement sauvage de déchets amiantés dans des fosses ou dans le lac de Bessens (Tarn-et-Garonne).
L’entreprise a été mise en liquidation judiciaire.
A Saint-Alban, l’élimination des déchets a commencé.

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Article paru dans le bulletin de l’Andeva n°36 (septembre 2011)