Dans certains cas, le diagnostic précis du cancer n’a pas pu être établi avant le décès de la victime. Sa famille, se retrouve alors en grande difficulté pour faire reconnaître sa maladie. Pour limiter le risque d’échec, il est conseillé de demander un examen anatomopathologique. Il y a deux moyens de le réaliser.

La biopsie post mortem

La démarche la plus simple, à l’initiative soit de médecins qui soignent la victime, soit à la demande de la victime elle-même avant son décès, soit à la demande des ayants droit, est de pratiquer une biopsie post-mortem de la tumeur.

Le prélèvement est effectué dans un service hospitalier de cancérologie, après que la victime soit décédée et avant qu’elle soit inhumée. Cet acte simple permet de faire une analyse précise de la tumeur d’un point de vue anatomo-pathologique et d’un point de vue immunohistochimique.

Sans préjuger des résultats, cette démarche conserve pour les ayants droit la possibilité d’une procédure de reconnaissance en maladie professionnelle qui ne soit pas voué à l’échec, surtout si les résultats sont en faveur d’un cancer broncho-pulmonaire primitif ou d’un mésothéliome.

L’autopsie médico-légale

L’autre démarche est la mise en œuvre de l’autopsie médico-légale prévue à l’article L 442-4 du Code de la sécurité sociale.

L’autopsie peut être pratiquée à l’initiative des ayants droit (mais aussi de la caisse primaire). Elle nécessite l’intervention du Juge du Tribunal d’instance. Elle doit intervenir rapidement (un à deux mois après le décès), pour que les tissus prélevés et analysés soient encore de bonne qualité. Le recours fréquent à l’incinération est un obstacle à une telle démarche.

Préférer la biopsie

Il faut privilégier la procédure simple de la biopsie post-mortem.
Elle peut être psychologiquement douloureuse pour la famille, mais elle s’avère indispensable pour garder les meilleures chances de faire reconnaître la maladie, si le diagnostic précis du cancer n’a pas été fait avant le décès.

Cette reconnaissance n’évitera pas la douleur de perdre un être cher, mais elle pourra empêcher qu’elle ne soit aggravée par des soucis financiers et par la conviction éprouvante que la maladie était due à l’amiante et que sa reconnaissance a été injustement refusée.

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Article paru dans le bulletin de l’Andeva n°36 (septembre 2011)