UNE LUTTE EMBLÉMATIQUE

De 1972 à 1992, le Tripode, situé sur l’île Beaulieu a abrité 1800 personnes, des fonctionnaires du Trésor public, des Affaires étrangères, de l’INSEE et du personnel du restaurant administratif de l’immeuble.

Dans cet immeuble de 18 étages, comme dans de nombreux bâtiments des années 1970, les gaines techniques, les allèges des fenêtres, les poteaux et poutres métalliques de la structure étaient protégés par de l’amiante floqué. Les plafonds des bureaux et des couloirs étaient recouverts d’amiante protégé en surface par un « liant cellulosique ».

L’immeuble a été démoli en 2005, mais pour ceux qui y ont travaillé en contact quotidien avec l’amiante, le risque de contracter une maladie demeure.
« Nous avons alerté notre direction, explique Francis un responsable CGT de l’intersyndicale, mais nous ne bénéficions toujours d’aucun suivi médical particulier : les scanners s’effectuent sur la base du volontariat et nous n’avons aucune possibilité de partir en ACAATA, explique Francis un responsable CGT de l’intersyndicale.

Le classement du Tripode en site amianté permettrait aux salariés exposés de bénéficier d’une « pré-retraite amiante » et faciliterait la reconnaissance d’éventuelles maladies professionnelles. Mais, pour le moment, la loi ne donne cette possibilité qu’aux salariés du privé.

« Ce combat en Loire-Atlantique est un symbole, explique Françoise, une des représentantes de la fédération Fo Finance et membre de l’intersyndicale. Je suis certaine que ce combat va être repris partout en France. Il faut faire progresser la législation. »

« Nous sommes solidaires », dit Christiane, une bénévole de l’Addeva 44. « C’est un combat que nous ne cesserons jamais de mener, ajoute Claude, venu de Saint-Nazaire avec André et Michel pour soutenir les fonctionnaires de Loire Atlantique.

L.V.


Un film-témoignage sur les amiantés du Tripode

Autour de la réalisatrice Catherine de Grissac, les salariés évoquent leur combat : la découverte progressive du danger, l’alerte aux directions et aux salariés, l’évacuation pionnière d’un site amianté, la lutte pour un suivi médical... L’histoire passionnante des salariés du Tripode s’inscrit dans celle des milliers de victimes de l’amiante.

POUR SE PROCURER LE DVD

http://www.les-amiantes-du-tripode.fr/

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Article paru dans le bulletin de l’Andeva n°36 (septembre 2011)