DEVILLE

Le Directeur général avait réuni le personnel pour lui annoncer qu’il demandait que Deville soit radiée des listes ouvrant droit à l’Acaata. Demande incongrue et indécente, quand on connaît les conditions de travail du personnel et le nombre de victimes. A la mi-avril, il a pris deux claques : non seulement il a été débouté par l’administration, mais il a aussi été condamné par la Justice, qui pour la première fois a reconnu la faute inexcusable de l’employeur.

« La radiation aurait été une insulte à la mémoire des victimes »

Deville, entreprise spécialisée dans la construction de chaudières et de cuisinières, était sur la « liste Acaata » . Elle y restera. L’administration a rejeté la demande de radiation déposée par le DG en confirmant qu’il y a une activité significative de calorifugeage de 1950 à 1992, qui justifie son inscription.
A la même période, le tribunal des affaires de Sécurité sociale de Charleville a jugé cinq dossiers de victimes de l’amiante de Deville reconnues en maladie professionnelle (dont quatre décédées). Il a reconnu la faute inexcusable de l’employeur. « C’est une première, commente Claude Huet, le président de l’Addeva 08. Cette décision de justice est de bon augure pour l’avenir. Une procédure pénale est aussi en cours avec les magistrats du pôle parisien de Santé publique »

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Article paru dans le bulletin de l’Andeva n°36 (septembre 2011)