Saisie par la direction générale du travail en 2009, l’Agence de sécurité sanitaire a publié une synthèse des connaissances scientifiques et techniques sur les expositions à l’amiante en milieu de travail, à partir de données issues de la métrologie, du suivi médical des personnes exposées et d’expériences internationales. Ses conclusions plaident en faveur d’un élargissement de l’Acaata à des salariés qui en sont aujourd’hui exclus.

L’Anses considère qu’il y a « un faisceau cohérent et convergent mettant en relief une liste de professions et de secteurs d’activité pouvant être considérés comme les plus exposants à l’amiante ».

Des salariés fortement exposés n’ont pas droit à la « préretraite amiante »

Son rapport « montre clairement une exposition des métiers du secteur du bâtiment et des travaux publics » avec notamment un « risque important de développement du mésothéliome pleural ».

Il souligne que ce sont souvent les salariés les moins qualifiés, affectés aux travaux les plus pénibles, qui sont les plus fortement exposés aux poussières d’amiante.

Or un certain nombre de ces salariés ne bénéficient pas de la cessation anticipée d’activité des travailleurs de l’amiante (l’Acaata).
Il faut donc qu’ils puissent enfin avoir eux aussi le droit à un départ anticipé.

Le législateur l’a ouvert à juste titre à des travailleurs qui ont fabriqué ou transformé l’amiante, construit ou réparé des navires, floqué ou calorifugé avec de l’amiante, ainsi qu’aux dockers.

Mais, à ce jour, l’accès à ce dispositif reste fermé à des maçons fumistes, des démolisseurs, des chauffagistes, des conducteurs de fours, des tuyauteurs ou des soudeurs (pour ne citer que ces métiers) qui ont inhalé, dans le privé comme dans le public, autant et parfois davantage de fibres d’amiante.

L’Andeva demande au gouvernement de réparer cette injustice

Elle demande que soit créée, à côté du dispositif actuel, une voie d’accès complémentaire.

(Il s’agit bien de compléter le dispositif existant et non de le remplacer)
Cette autre voie d’accès permettrait à des salariés de déposer des demandes individuelles ou collectives auprès d’un organisme public, qui serait chargé d’évaluer leurs expositions à l’amiante et de valider leur éligibilité à la « pré-retraite amiante » .

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Article paru dans le bulletin de l’Andeva n°36 (septembre 2011)