Le mot italien « Bonifica » n’est pas un simple synonyme du mot français « désamiantage », utilisé pour les chantiers de retrait. Il désigne en réalité un programme pluri-annuel d’assainissement et de réhabilitation des terrains et des bâtiments (publics et privés) qui concerne 48 communes.

La priorité était de dépolluer et démolir l’usine d’amiante-ciment. La commune acheta le site laissé à l’abandon par Eternit. Les travaux commencèrent en 2000 et se terminèrent en 2006.

La plus grande usine d’amiante-ciment d’Europe

De nombreux problèmes techniques rendaient impraticable la réalisation d’un plan de retrait unique. Il a donc été décidé de procéder par « micro-chantiers » successifs. La zone de travail confinée était maintenue en dépression pour éviter toute dispersion des fibres d’amiante à l’extérieur.

Les surprises n’ont pas manqué : interstices bourrés d’amiante dans les murs, faux-plafonds délités libérant des quantités de fibres d’amiante…

Malgré ces difficultés, les travaux ont été conduits à leur terme, dans le respect de la sécurité, avec des contrôles et des mesures d’atmosphère réguliers.

Sur l’esplanade où se dressaient les bâtiments ne reste plus qu’un sarcophage de béton recouvert d’une couche de terre végétale, venue de l’extérieur.

Une plage contaminée de 6500 mètres carrés

Sur la rive droite du Po les boues chargées d’amiante rejetées par Eternit avaient formé une plage de 6500 mètres carrés, contaminée sur une profondeur de 1 à 5 mètres.

Les techniciens ont réussi à confiner les matériaux amiantés in situ et à protéger les berges sans altérer l’équilibre hydraulique du Po. Les rives furent replantées avec des essences des végétaux
d’origine.

Un plan pour remplacer
les toits des bâtiments publics

Depuis 10 ans, on remplace les toitures en amiante-ciment sur les bâtiments publics (écoles, marchés couverts, cimetières, magasins, bibliothèques, hôpitaux, casernes, maisons de retraite).

L’aide de la commune
aux particuliers

Les particuliers sont incités à éliminer les toits en amiante-ciment. Une partie des frais est prise en charge (30 euros par mètre carré). Près de 2000 demandes ont été déposées depuis 2005. La priorité est donnée aux situations à haut risque. La commune a déjà dépensé 11, 7 millions d’euros. Il faudrait 26,6 millions d’euros pour satisfaire toutes les demandes. Sans une aide conséquente de l’Etat, qui pour l’instant se fait attendre, ce sera difficile.

Les particuliers peuvent aussi se débarrasser gratuitement des sous-produits ou des rebuts de production qu’Eternit leur avait distribués (amiante en vrac dans les sous-toitures ou les interstices des murs, amiante mélangé à du plâtre ou à du ciment pour les dallages ou les allées extérieures). 90 opérations gratuites d’enlèvement ont déjà été assurées par des sociétés spécialisées. Dans les sous-toitures, elles travaillent à l’humide, sous confinement, avec mise en dépression de la zone.

Une décharge pour les déchets d’amiante a été ouverte en 2002 à Casale. Sa capacité est de 83 000 mètres cubes pour les plaques et 5000 mètres cubes pour le friable. Une collecte à domicile avec transport en décharge existe depuis 2005.

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Article paru dans le bulletin de l’Andeva n°37 (septembre 2011)