L’Institut syndical européen demande la fin des dérogations prévues par le règlement REACH.

En 2010, l’Allemagne a importé du Québec environ 60 tonnes de fibres d’amiante à l’état brut : 56 tonnes pour une usine Dow Chemical de Basse-Saxe, le reste pour une usine Solvay de Rhénanie-du-Nord-Westphalie.
Dow Chemical importe aussi des États-Unis des cathodes contenant de l’amiante (25 tonnes de fibres en 2010) .

Ces données sont tirées d’un rapport du gouvernement allemand à la Commission européenne, que l’Institut syndical européen (ETUI) a réussi à obtenir, sur la base du règlement 1049 de 2001 qui organise la transparence des documents officiels dans l’Union européenne.

Ces importations sont permises par l’annexe 17 du règlement REACH, qui prévoit une dérogation autorisant l’utilisation de diaphragmes contenant de l’amiante chrysotile pour des cellules d’électrolyse dans l’industrie du chlore.
Sur les vingt-sept États de l’Union européenne, seuls quatre pays (Allemagne, Bulgarie, Suède et Pologne) ont utilisé cette dérogation.
Les 23 autres n’y ont pas eu recours, car des solutions techniques alternatives sans amiante existent.

Laurent Vogel, directeur du département Conditions de travail, santé et sécurité de l’ETUI, demande à la commission européenne de mettre fin à la dérogation.

Comment peut-elle en même temps se prononcer pour une interdiction mondiale de l’amiante et accepter des importations d’amiante en Europe ?

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Article paru dans le bulletin de l’Andeva n°38 (janvier 2012)