Près de 800 personnes ont participé à la réunion publique du 19 décembre à Dunkerque. Des associations du Nord et de toute la France, des syndicalistes, des mutualistes, des personnalités étaient venues apporter leur soutien. Des messages de solidarité de plusieurs candidats à la présidence de la République ont été lus. Eva Joly était présente.

Ensemble contre l’injustice !

« Afin qu’il n’y ait aucune ambiguité, explique Pierre Pluta pour introduire la réunion, je tiens à préciser que l’Andeva et l’Ardeva sont des associations indépendantes de tout parti politique. Mais vu la situation dramatique, inhumaine dans laquelle se trouvent les victimes de l’amiante aujourd’hui, une situation que seule une décision politique pourrait régler, nous avons décidé d’inviter chacun des parlementaires régionaux de six formations politiques à prendre position sur le sujet et à demander au candidat à la présidentielle de sa formation politique de le faire également lors de sa prestation. »

« Vous pouvez imaginer la détresse, l’angoisse que suscite chez les victimes la venue d’un huissier avec la signification de l’arrêt rendu par la cour de cassation, qui stipule qu’il va falloir restituer les sommes qu’ils n’ont plus, dans la majorité des cas.

Serions-nous des délinquants, des voleurs, des fraudeurs ? Serions-nous coupables d’avoir volontairement sniffé de l’amiante, d’avoir les poumons rongés par ce poison d’avoir une espérance de vie réduite ? Les veuves sont-elles responsables d’avoir empoisonné leur mari. Jusqu’où oseront-ils aller ?
Il est curieux que 45 millions d’euros versés au titre du préjudice moral de Bernard Tapie ne gênent personne. Et pourtant cette somme, c’est 1500 fois l’indemnité versée à une veuve qui a perdu son mari.

On reprend aux malades et aux plus démunis et on en rajoute aux plus nantis.

Les victimes seraient condamnées à rembourser et les empoisonneurs d’Eternit, responsables de milliers de morts n’auraient pas de comptes à rendre à la justice, seize ans après le dépôt de la première plainte pénale !
Il faut arrêter la machine à broyer les victimes.

Il faut que l’autorité de tutelle du Fiva, c’est-à-dire le ministre de la Santé et du Travail prenne ses responsabilité, efface les sommes réclamées et s’engage à ne plus faire de telles demandes pour les dossiers à venir en audience prochainement. »

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Article paru dans le bulletin de l’Andeva n°38 (janvier 2012)