L’Asie est le continent le plus peuplé de la planète. C’est aussi la cible préférée des trafiquants d’amiante. Les deux pays les plus peuplés de la planète, la Chine et l’Inde, sont les deux plus gros consommateurs d’amiante. Deux pays où la santé au travail et la santé publique ne représentent aucune priorité.

La Thaïlande - gros consommateur d’amiante - semble s’acheminer vers l’interdiction. Le Japon et la Corée, qui ont été dans le passé les principaux clients du Canada et de la Russie, doivent faire face aujourd’hui à une épidémie de mésothéliomes.

L’Inde est le deuxième plus gros consommateur d’amiante du monde actuel après la Chine ; elle a importé en 2009 320 000 tonnes d’amiante auxquelles s’ajoutent les 20 000 tonnes qu’elle produit.

Les conditions de travail des ouvriers de l’amiante sont le plus souvent épouvantables, les précautions vis-à-vis des produits contenant de l’amiante une fois installés ou commercialisés sont inexistantes. La désinformation des travailleurs et de la population par les industriels de l’amiante atteint des sommets (voir ci-dessous).

Cependant un projet de loi « sur l’interdiction de l’amiante blanc » a été déposé au parlement indien en 2009.

La présentation de ce projet souligne que le chrysotile est « hautement cancérogène comme cela est confirmé par l’Organisation Mondiale de la Santé  » et que « plus de cinquante pays ont déjà interdit l’utilisation et l’importation de l’amiante blanc  ».

Il note que «  Les pays qui l’exportent [le Canada] préfèrent ne pas l’utiliser chez eux  » et conclut qu’il y a « un besoin urgent d’interdire totalement l’importation et l’utilisation de l’amiante blanc et de promouvoir l’utilisation de produits alternatifs. »


 

L’INTOX DES MARCHANDS D’AMIANTE INDIENS

« Pas de risque, pas de problème »

Nicodemus, un dirigeant de l’association des marchands d’amiante en Inde (Asbestos Cement Products Manufacturers Association of India).

Une industrie qui « vaut un milliard par an »

Il se félicite de la santé de l’industrie de l’amiante-ciment qui met sur le marché «  4,4 millions de tonnes de produits par an (surtout des toitures, des tuyaux) » une industrie « qui a eu une croissance de 14% par an durant la dernière décade, vaut environ un milliard par an et représente environ 90% des importations d’amiante en Inde ». Mais il reste muet sur les risques et le nombre de morts ; en fait Nicodemus déclare «  il n’y a pas de risque, les gouvernements font leurs propres études et sont satisfaits pace qu’il n’y a pas de problème. Il n’y a pas de problème si on contrôle la pollution  ».

Une substance « inoffensive et bénéfique »

Le même individu dans une lettre au journal The Hindu écrit que l’amiante chrysotile est une substance «  non seulement inoffensive et bénéfique pour l’environnement [safe and environment friendly] mais aussi très utile pour donner un toit à des millions de pauvres indiens ». Une bel exemple de l’éducation canadienne à l’usage sécuritaire de l’amiante prôné par MM. Harper et Charest.


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva n°40 (septembre 2012)