Il est juste que les anciens travailleurs des mines d’amiante aient droit à une retraite garantie.
Il serait moralement inacceptable que ceux qui ont empoisonné la planète
obtiennent encore de l’argent public

En octobre 2012 le nouveau gouvernement québécois de Pauline Marois a annulé un «  prêt-cadeau  » de 58 millions de dollars aux propriétaires de la mine d’amiante Jeffrey, accélérant ainsi la fermeture de la dernière mine d’amiante. Au Canada, grand producteur historique d’amiante, ce fut un salutaire revirement en faveur de la santé publique et de l’intégrité. Mais les problèmes liés à «  l’après-amiante  » sont loin d’être résolus.

Les appétits
des actionnaires

Après l’annulation du prêt de 58 millions de dollars, les actionnaires, propriétaires de Mine Jeffrey réclament un dédommagement pour «  manque à gagner  »  !
On n’entend plus Chadha, le riche marchand qui a inondé l’Inde d’amiante canadien, ni Clément Godbout, l’ancien président de l’institut du chrysotile canadien, mais Bernard Coulombe, le président de Mine Jeffrey, a récemment déclaré à la presse qu’un accord était en bonne voie avec les autorités, en échange de l’abandon des droits miniers.

La reconversion
des tricheurs

Les pseudo-scientifiques véreux qui ont été les propagandistes du commerce mortel de l’amiante canadien se reconvertissent et vendent désormais leur «  savoir-tricher  » aux industriels de l’amiante brésiliens, indiens et russes.

Et les travailleurs des mines ?

Les anciens mineurs vivent une situation très difficile dont Coulombe, Chadha et Godbout ne semblent guère se soucier. Le système de retraite des mineurs est en faillite et son avenir n’est aucunement assuré.
Leur syndicat est récemment monté au créneau en demandant une indemnité compensatrice pour les ex-salariés de la mine Jeffrey d’Asbestos.

Aider les mineurs, pas les actionnaires  !

Il est juste que les anciens travailleurs des mines d’amiante aient accès à une retraite digne et garantie.
Il est moralement inadmissible que les industriels de l’amiante du Canada, qui ont déjà soutiré à l’état et aux contribuables canadiens plus de cent millions de dollars, qui ont empoisonné la planète, provoquant des centaines de milliers de décès à travers le monde et plusieurs milliers de décès au Canada, cherchent à obtenir encore de l’argent public.

Les responsabilités des gouvernements du Canada et du
Québec

Le gouvernement fédéral et le gouvernement québécois ont encore de nombreuses décisions à prendre concernant l’amiante.
Le gouvernement québécois doit défendre la légitimité de l’annulation du prêt et mettre d’urgence en place une retraite anticipée, dans des conditions dignes, pour les anciens mineurs.
Les gouvernements québécois et canadien doivent maintenant tirer publiquement le bilan du financement par les contribuables canadiens des exportations d’amiante et de la propagande mensongère de l’institut de l’amiante de Montréal et de leurs effets meurtriers particulièrement dans les pays d’Asie.

Protéger, indemniser, interdire

Les gouvernements québécois et canadien doivent doter leur pays d’une législation de prévention vis-à-vis de l’amiante en place et développer une politique d’indemnisation des victimes de l’amiante.
Pour protéger sa population et montrer l’exemple au reste du monde, le Canada doit interdire l’amiante.

------------------

Article paru dans le Bulletin de l’Andeva n°45 (avril 2014)