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Témoignage : Pot de terre contre pot de fer« Contre le pot de fer, le pot de terre peut gagner »Contre la maladie il faut se battre. On peut gagner. En racontant mon histoire, celle de mes cancers et de la lutte du pot de terre contre le pot de fer, j’espère donner du courage à toutes les victimes qui sont « dans la panade ». Je suis né en avril 1947, retraité depuis juin 2002. Dans ma région, la Normandie, les cancers, professionnels sont nombreux. Un problème de surveillance à l’hôpital a eu pour conséquences un coma, une hémiplégie et une embolie pulmonaire. J’ai passé 5 heures en caisson hyperbare. J’en suis sorti avec 3 de tension. Le docteur a dit à mon épouse, que j’étais pratiquement mort. En 2004, j’ai eu une récidive de mon cancer de la vessie, avec opération, et deux ans de traitement. Il m’a proposé un traitement : 10 jours de chimiothérapie 24 heures sur 24, puis 18 jours en chambre stérile, sortie pour la maison, retour pour 8 jours de chimiothérapie, 20 jours de chambre stérile, nouveau retour à la maison, nouvelle chimiothérapie… Un bon diagnostic, des soins de qualité, le moral, une famille qui vous soutient, la rage de vaincre la maladie, on peut s’en sortir. J’en suis la preuve vivante, même si la fatigue a souvent été extrême durant ces 14 ans de lutte contre les cancers. Il m’a fallu 5 ans pour faire reconnaître mon cancer de la vessie en maladie professionnelle (tableau 16 bis) avec un taux d’IPP de 40% en 2002, puis de 80% après la récidive de 2004. Quatre cancers et deux maladies professionnelles ! Nous avons perdu devant le TASS du Havre. Nous avons fait appel. Avec maître Mélin, mon avocate et Lionel Argentin de l’Adeva 76, nous avons réuni des attestations, construit une argumentation. Quelle joie d’avoir gagné après tout ce temps, toutes ces fatigues, et toutes ces déceptions aussi. C’était presque mission impossible. Je suis le premier chez Total à avoir été reconnu et à avoir gagné la faute inexcusable pour le tableau 16 bis de maladie professionnelle. Total s’est désisté de son pourvoi en cassation. Un dernier mot, qui devrait être un leitmotiv pour les victimes et leurs ayants droit : « Il n’y a pas de prévention sans sanction ». Article paru dans le bulletin de l’Andeva n°35 (avril 2011) |