Vous êtes ici : Accueil » L’ANDEVA » Le Bulletin de l’Andeva » Numéro 28 (décembre 2008)
Des délégations venues de la France entièreÀ 14h, la place Le Corbusier, à Sèvres Babylone, est pleine de monde. On déplie les banderoles, on discute, on est heureux de se retrouver. On évoque aussi les absents. Ceux qui ne sont plus là. Ceux qui sont trop malades pour faire le voyage. C’est en leur nom que l’on manifeste, contre l’oubli, pour que justice soit faite. Pour un grand procès pénal de l’amianteDans le cortège défilent des délégations régionales de l’ANDEVA venues de la France entière. Sur les banderoles on peut lire la détermination des manifestants à obtenir un grand procès de l’amiante, la revalorisation et la modification de l’allocation de cessation anticipée d’activité des travailleurs de l’amiante. « A Thiant, on compte les malades par centaines »C’est la présence d’Eternit, l’usine de fibrociment, qui a incité les victimes et leurs familles à se regrouper. « À Thiant, on compte les malades par centaines, tout le monde a un voisin, un père, une mère ou un mari, qui est malade ou mort, explique Michel qui a travaillé 34 ans comme mouleur, nous manifestons surtout pour que la préretraite amiante, l’Acaata soit revue à la hausse. Aujourd’hui on ne nous verse qu’une partie de notre salaire. Beaucoup de mes anciens collègues hésitent pour cette raison à la prendre. » « On ne lui a jamais dit qu’il risquait sa vie »« Il s’agit d’une faute inexcusable s’indigne Claudine, il faut que les responsables soient jugés, Mon mari, est mort à 54 ans d’un cancer pulmonaire lié à l’Amiante. » « Le chagrin, c’est quelque chose de personnel, ajoute Annie, mon mari, Claude est mort à 57 ans d’un mésothéliome, il travaillait comme mécanicien sur le porte-avion Foch. Ce qui me révolte c’est qu’on ne lui ait jamais dit qu’il risquait sa vie. Jamais, on ne lui a expliqué qu’il devait porter de gants, ou un masque de protection. Je suis ici par solidarité envers tous les malades et leur famille. » De Montpellier, du Gard et du Languedoc, des adhérents de la CMCAS, d’autres victimes manifestent. « Certains sont « empégués », c’est-à-dire malades, ceux qui sont encore d’aplomb sont là pour les soutenir dans leur combat » explique, un militant. « Défendre ceux qui sont encore vivants »De Bordeaux, le collectif, Allo amiante, soutient les travailleurs de la poudrerie de Saint Médard, qui veulent que leurs maladies soient reconnues comme des maladies du travail. « On parle toujours des dangers du tabac mais qu’en est-il de l’amiante ? » s’écrie un manifestant. Après avoir passé la Seine, le cortège, arrive près du ministère de la justice, place Vendôme. C’est là que la manifestation doit achever son parcours. À la tribune, Michel Parigot et François Desriaux interviennent sur les grands problèmes du moment : l’indemnisation, le pénal, le Fiva, la politique criminelle du gouvernement canadien. Lea Veinberg |