Concordia a été critiquée par des
scientifiques du Canada et du
monde entier pour avoir publié une
étude faisant l’apologie de l’amiante
et dénigrant ses victimes..
L’auteur, John Aylen est à la fois
chargé de cours, dirigeant d’une
société de communication qui a
compté l’industrie de l’amiante parmi
ses clients et signataire d’articles de
presse en tant que « porte-parole de
la Mine [d’amiante] Jeffrey ».
Cette « étude » ne mentionnait pas
l’existence pourtant flagrante d’un
conflit d’intérêts.
Concordia a finalement reconnu les
liens entre l’auteur et l’industrie. Elle
dit avoir mené une « enquête » qui
l’a conduite à retirer le rapport de
son site Web et à « prendre les mesures
appropriées pour qu’une telle
situation ne se reproduise plus »
mais elle se refuse à prendre ses
distance avec le contenu de cette
publication et son auteur qui continue
d’y enseigner.
Kathleen Ruff, porte-parole d’un
groupe de 12 experts en santé publique,
a écrit à Alan Shepard, recteur
de l’établissement. Elle souligne
que dans cette affaire Concordia a
fait preuve d’« irresponsabilité » et
d’un « manque d’éthique » et juge
sa réaction insuffisante : « Ce rapport
a été diffusé dans des conférences,
des gens l’ont téléchargé.
Il s’agit toujours d’un rapport officiel
de l’Université Concordia, imprimé
avec son en-tête. » L’université devrait
le rejeter publiquement. « C’est
ce que font les publications scientifiques
et les institutions quand elles
constatent un problème. »
« Nous ne croyons pas qu’une déclaration
publique soit nécessaire »,
a répondu Christine Mota, porteparole
de Concordia. L’université a
admis que des problèmes de « divulgation
d’intérêts » sont survenus
mais n’a pas voulu dire si elle estime
que le rapport contient des informations
erronées.
Articles tirés du Bulletin de l’Andeva N°50 (janvier 2016)